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Metaphor : ReFantazio – Quand la magie séduit la Renaissance

Metaphor : ReFantazio – Quand la magie séduit la Renaissance

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finalbossMay 30, 2025
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Metaphor : ReFantazio – Quand la magie séduit la Renaissance

Sorti le 29 mai 2024 sur Xbox Game Pass, PlayStation 5, Xbox Series X|S et PC, Metaphor : ReFantazio est l’aboutissement de plus de quatre années de travail acharné chez Atlus. Avec une soixantaine d’heures pour l’histoire principale et un volume égal pour les quêtes annexes, ce J-RPG gothico-Renaissance charme par son univers politique dense, sa magie subversive et un système de combat hybride salué par la critique.

Contexte et héritage d’Atlus

Depuis Shin Megami Tensei: Persona en 2006, Atlus a cimenté sa réputation en mêlant psychologie des personnages et mécaniques de gameplay profondes. Entre la patte graphique de Shigenori Soejima et les compositions envoûtantes de Shoji Meguro, le studio a su forger une esthétique reconnaissable. Selon le producteur Kazuhisa Join, l’ambition de ReFantazio était « de recréer l’esprit de la Renaissance italienne tout en insufflant une dimension magique et introspective ». Les influences revendiquées – Persona 5 pour sa narration en tableaux, Xenoblade Chronicles 3 pour son exploration semi-ouverte – servent un propos unique, où chaque cité et chaque guilde incarnent un maillon de la lutte pour le contrôle de la magie.

Un royaume Renaissance vivant et politique

Le royaume d’Euchronia s’étire entre palais aux dômes dorés, canaux sinueux et hauts-fourneaux fumants. À la Tour Carmesin, nobles et prélats tissent des alliances dans l’ombre, tandis qu’à Fresia, cité portuaire, votre personnage peut monter sur les planches pour influencer l’opinion publique. Les choix de répliques modifient la réputation du groupe chez les marchands, les artisans et même les corsaires, donnant au jeu une dimension presque théâtrale.

Les développeurs ont conçu des événements dynamiques validés par des tests internes : repousser un escadron royal dans les ruelles peut déclencher une révolte, ouvrant une ligne de quêtes sur l’organisation de la résistance urbaine. Par-delà les métropoles, les villages recèlent des légendes locales – lucioles astrales, rituels lunaires ou anciens chants dórcaléens – qui déclenchent des quêtes secondaires où l’atmosphère et le folklore d’Euchronia prennent tout leur sens.

Exploration et quêtes enrichies

À mi-chemin entre semi-monde ouvert et zones linéaires, ReFantazio propose des environnements riches en ressources rares et en points d’intérêt. Les quêtes annexes, loin de se limiter à des collectes, deviennent de véritables mini-campagnes. Dans « Les Échos des Ancêtres », vous déchiffrez des inscriptions sonores dans des ruines submergées ; chaque tonalité révèle un fragment de l’histoire pré-Renaissance du royaume.

Dans « La Lame du Destin », vous suivez le forgeron Marco, dont le caractère tsundere cache un passé brisé. Les flashbacks dessinent la tragédie familiale qui a forgé son âme, et prendre part à sa guérison intérieure débloque une arme légendaire et une fin alternative propre à son arc narratif. Dialogues poignants et choix moraux renforcent le sentiment que chaque décision compte réellement.

Arcs narratifs et moments clés

Vous incarnez Will, un jeune Elda ostracisé après avoir bravé les interdits magiques. Sa révolte, de l’ombre aux assemblées politiques, culmine lors du Conseil de Ravna : chaque vote change la face des alliances, précipitant des affrontements dynastiques. Lyra, noble déchue, explore ses racines maternelles dans les catacombes de la Basilique de l’Aurore, tandis que Juro, mercenaire taciturne, révèle son drame familial lors d’une infiltration périlleuse au monastère interdit.

Un des instants les plus marquants se déroule dans l’église de l’Aube Éteinte. Face à un jeune héritier, vous choisissez entre compassion et répression ; la musique s’éteint, laissant un silence lourd de conséquences. Ce moment d’émotion pure illustre la maîtrise du rythme narratif par Atlus.

Système de combat hybride et boss mémorables

Le système alterne phases au tour par tour et affrontements en temps réel. Entre combos, esquives et sorts, la Jauge d’Action se remplit pour offrir des moments à haute tension. Contre la Chimère Solaire, il faut d’abord briser son armure incandescente à l’aide du Guerrier spectral, puis coordonner un Ultime Astral via l’Aliéniste, sans quoi l’adversaire déclenche un cataclysme de flammes.

À l’image de Final Fantasy X, la gestion des Archétypes (nouveau nom des invocations) et la planification avant combat font toute la différence. Au Temple de la Marée Dorée, le boss génère des tempêtes magnétiques : il faut à la fois canaliser l’énergie (Aurora) et disperser les particules ionisées (Mercurio). Exigeants, ces duels récompensent la préparation stratégique et la connaissance des synergies.

Archétypes et synergies tactiques

Au lieu de Personas, chaque héros porte jusqu’à trois Archétypes incarnant peurs et espoirs. Le développement de leurs arbres de compétences est lié à votre lien affectif : un atelier au moulin de Ferya, un dîner avec Lyra ou une lecture de poème dans un salon aristocratique renforcent leur maîtrise, débloquent effets passifs et capacités ultimes.

Cette mécanique offre des combinaisons très variées, même si la navigation dans les menus peut parfois sembler profonde. Le patch 1.03 a apporté un filtre de recherche dans l’inventaire, simplifiant la gestion des compétences. Les joueurs louent la créativité des arènes, où juxtaposer Explosion stellaire et Bannissement lunaire renverse in extremis l’issue d’un combat.

Accessibilité et confort de jeu

Atlus a soigné l’inclusion : sous-titres paramétrables (taille, couleur, fond opaque), échelle d’interface pour 4K, mode daltonien (Protanopie, Deutéranopie, Tritanopie) et assistance aux combats (ralentissement des ennemis, réduction de la consommation de PM). Le guide contextuel s’active d’une gâchette et rappelle astuces et objectifs sans interrompre l’action. Enfin, le système de sauvegarde rapide (six emplacements, autosaves toutes les cinq minutes) épargne les frustrations.

Technique et optimisation

Sur Xbox Series X, le mode Performance vise le 4K/60 fps, parfois à 50 fps lors de grands combats (patch 1.02). Les chargements varient de 18 s au lancement à 12 s en voyage rapide. En mode Qualité, la résolution est upscalée en 4K/30 fps, avec textures et éclairages améliorés.

Sur PS5, deux options graphiques sont offertes : 1440p/60 fps ou 4K/30 fps. Le patch 1.03 a réduit les temps de chargement de 10 % et amélioré la fluidité de 20 %. Sur PC (Ryzen 5 3600, RTX 3060), le jeu atteint 80 fps en Ultra, 120 fps en High, plus de 200 fps en Medium, et profite du support Vulkan pour limiter les crashs et raffiner l’anti-aliasing.

Interface, ergonomie et courbe d’apprentissage

Entre lettrines stylisées et cadres dorés, l’interface plonge dans la Renaissance, mais les sous-menus des Archétypes demandent un temps d’adaptation. Les raccourcis clavier sur PC ont été optimisés pour éviter les conflits, et sur console, le nombre de confirmations a diminué avec le patch 1.03. La difficulté modulable (Habile, Classique, Tactique, Épique) et la quête des Archétypes cachés garantissent une replay-value très satisfaisante.

Comparaisons avec d’autres J-RPG

  • Persona 5 Royal : introspection et intrigue sociopolitique, mais ReFantazio mise davantage sur l’exploration et la dimension magique.
  • Xenoblade Chronicles 3 : zones semi-ouvertes, quoique plus circonscrites ici pour renforcer la densité narrative.
  • Tales of Arise : intensité des combats, enrichie ici par la pré-bataille tactique via les Archétypes.
  • Trails of Cold Steel IV : alliances mouvantes et univers politique comparables aux intrigues d’Euchronia.
  • Chrono Trigger : émotions fortes et musiques intemporelles, un parallèle naturel pour un potentiel futur classique.

Points forts et axes d’amélioration

  • Points forts :
    • Direction artistique somptueuse et immersion baroque.
    • Bande-son symphonique originale en langues inventées.
    • Système d’Archétypes novateur et riche en synergies.
    • Intrigue politique dense aux multiples ramifications.
    • Replay-value élevée grâce aux fins alternatives et aux quêtes cachées.
    • Options d’accessibilité complètes et confort de jeu irréprochable.
  • Axes d’amélioration :
    • Menus profonds et parfois fastidieux pour le joueur néophyte.
    • Répétitivité de certaines quêtes de collecte.
    • Temps de chargement initiaux encore un peu longs sur consoles.
    • Légers ralentissements lors de combats massifs en mode Performance.

Verdict

Avec Metaphor : ReFantazio, Atlus signe un J-RPG qui modernise le genre tout en honorant ses racines. L’univers gothico-Renaissance, fait d’intrigues politiques et de magie interdite, s’impose par sa densité narrative et la qualité de sa mise en scène. Les combats hybrides, l’exploration soignée et les nombreuses options d’accessibilité en font une expérience aussi gratifiante pour les vétérans que pour les néophytes.

Entre Chrono Trigger pour l’émotion, Persona 5 pour la psychologie des personnages et Xenoblade Chronicles 3 pour l’exploration, ReFantazio trouve sa place parmi les références de 2024. Un incontournable pour tous les amateurs d’aventures mêlant cœur, stratégie et liberté.

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