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Baldur’s Gate 3 : quand l’industrie confond imitation et inspiration

Baldur’s Gate 3 : quand l’industrie confond imitation et inspiration

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finalbossMay 29, 2025
5 min read

Baldur’s Gate 3 a tout renversé sur son passage : narration chirurgicale, compagnons inoubliables, et mécaniques audacieuses. Un véritable séisme pour les amateurs de RPG. Pourtant, avant même que le brouillard retombe, l’industrie du jeu vidéo s’active déjà à reproduire ce succès… sans vraiment en saisir l’essence. Résultat ? De la frustration à l’horizon. David Gaider, scénariste iconique de Dragon Age, tire la sonnette d’alarme. Et il n’est pas le seul à s’inquiéter.

Un chef-d’œuvre qu’on ne peut pas reprendre en cinq semaines

  • Les éditeurs risquent de cocher des cases (romances, dialogues à choix multiples, “boss marquants”) sans capter la véritable magie de BG3.
  • La recette secrète ? Du temps, du talent, et la liberté de prendre des risques narratifs.
  • Les joueurs réclament des univers immersifs : BG3 l’a prouvé, après des années de sous-estimation du genre.
  • Des copies précipitées et aseptisées ne tiendront pas face à l’exigence renouvelée du public.

La réaction classique à un succès imprévu ? Se ruer sur la première fonctionnalité repérable. Succès de BG3 : bingo, on enchaîne romances forcées et dialogues préfabriqués dans tous les RPG à venir. Même Warframe, grande star de l’action, a tenté de s’y coller – preuve que la machine est en marche.

Or, cette stratégie « checklist » est non seulement superficielle, elle trahit surtout une méconnaissance profonde du médium. Comme le rappelle David Gaider, « Il est si facile pour les studios de tirer les mauvaises leçons. » Penser qu’une romance instantanée suffit à recréer la même alchimie, c’est oublier que les joueurs attendent de la sincérité, du contexte et des relations crédibles – bref, un vrai travail d’écriture.

La profondeur, clé du succès de BG3

La force de Baldur’s Gate 3 ne réside pas dans l’accumulation de fonctionnalités à la mode, mais dans la manière dont chaque élément se fond dans le récit. Les romances ne sont pas de simples « bonus » : elles naissent d’interactions organiques, de quêtes secondaires riches et de personnages imparfaits. Aucun compagnon n’est là pour jouer les figurants romantiques : ils ont des défauts, des ambitions, des failles. Pas étonnant que l’investissement émotionnel soit si puissant.

Autre idée reçue : croire qu’on peut obtenir « l’effet BG3 » à moindres frais, en amputant le budget ou en réduisant drastiquement le temps de développement. Mauvaise pioche. Larian Studio a consacré des années à peaufiner chaque scénario, chaque ligne de dialogue, chaque recoin de map. Quand on voit le résultat, on comprend que le processus n’a rien de miraculeux : c’est le fruit de l’itération, de la passion et de la prise de risque.

RPG narratif vs copy-paste industriel

Oui, créer un RPG narratif brillant est un pari risqué. Mais c’est justement ce qui fait la différence entre un systèmeless convaincant et un véritable « parti pris » créatif. Les joueurs détectent immédiatement la formule cousue de fil blanc. Un arbre de dialogue limité, un open world vide, des quêtes génériques… L’élan de Baldur’s Gate 3 pourrait tourner court si l’industrie continue de privilégier la rapidité à la qualité.

Longtemps, le RPG a été cantonné à une niche. Les éditeurs ont cru devoir édulcorer les mécaniques pour séduire un public « action ». Résultat : des jeux calibrés, sans âme. Baldur’s Gate 3 a prouvé qu’en assumant pleinement ses forces – exploration, choix marquants, relations profondes – on peut conquérir un lectorat bien plus vaste. Il est temps de sortir de cette impasse : le succès ne viendra pas en masquant le genre sous des artifices.

Le danger de la paresse créative

Si l’industrie se contente de recopier la surface – romances bâclées, compagnons interchangeables, mondes ouverts vides –, le retour de bâton sera rapide et brutal. Les attentes des joueurs ont évolué. Fini les « sous-BG3 » sans ambition. Il faudra offrir autre chose que des mécanismes recyclés pour tenir la promesse d’un RPG authentique.

La véritable réussite de Larian réside dans l’alignement de quatre piliers : passion, expertise, temps et liberté créative. Il n’existe pas de formule magique ni de raccourci. Soit on investit durablement dans une vision, soit on s’expose à un échec retentissant.

Et maintenant ?

Le vrai risque pour le RPG n’est pas l’essoufflement de la demande, mais la paresse des décideurs qui sous-estiment ce que les fans souhaitent vraiment. Baldur’s Gate 3 a ouvert la voie, mais si l’industrie transforme cette réussite en simple liste de courses, la désillusion ne se fera pas attendre.

Il est grand temps que les éditeurs comprennent : ce n’est pas en accumulant des features à la mode, mais en accordant du temps, de la confiance et des moyens aux créateurs qu’on façonne les prochains chefs-d’œuvre du RPG. Plutôt que de courir après un hypothétique « BG3 killer », lançons de grands projets sincères, quitte à prendre des risques. C’est là que réside, au fond, toute la magie du genre.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Les romances « checklist », ça vous hérisse ou vous croyez qu’un bon writing peut tout sauver ? Baldur’s Gate 3 a-t-il changé la donne ? Partagez votre avis en commentaires et voyons si je suis le seul à bouillir devant ces copies paresseuses !

TL;DR : Les éditeurs risquent de diluer l’élan de Baldur’s Gate 3 en copiant ses features à la va-vite plutôt qu’en investissant dans ce qui compte : du temps, de la passion et une écriture authentique. Le RPG mérite mieux qu’une simple checklist.

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