Un Retour en Forza

6 ans s’est écoulé depuis le dernier episode de la serie Forza Motorsport. Turns 10 Studios revient aujourd’hui avec un nouvel épisode qui se veut un retour aux sources pour la franchise.

Attendu par de nombreux fans de sim racing, dont je fais partie, ce Forza Motorsport 8 est disponible depuis le 10 octobre sur Xbox Series X /S et PC.

Disons le tout de suite, le jeu est très bon, mais je reste quand même sur ma faim sur certains points. Il faut dire que j’avais énormément d’attente pour ce nouvel opus de Forza Motorsport.

Voyons voir durant ce test ce que ce nouveau Forza Motorsport 8 fait de bien et de moins bien.

Graphiquement, le jour et la nuit.

Le test a été réalisé sur Xbox Series X, j’ai essayé tous les différents modes à savoir, Performance, qui prioritise le 60 FPS en 4K, Performance avec Ray tracing qui permet de jouer en 60FPS, mais avec une résolution variable, et finalement le mode Visuals qui maximise les graphismes en 4k avec Ray tracing, mais qui se contente de 30 Fps.

Mon favori va vers le mode Performance avec Ray Tracing. Graphiquement, je trouve que le mode Visuals n’apporte pas suffisamment in game pour justifier de se priver des 60 FPS pour un jeu de course auto.

Pour la partie graphique de ce Forza Motorsport, je dois dire que je suis mitigé. Alors, oui, le jeu est beau, même on pourrait dire très beau parfois, mais laisse un goût d’inachevé sur certains points.

Le tres beau, il le doit en grande partie à ses effets météorologiques tout simplement a tomber par terre. Que cela soit la pluie, la nuit, la réverbération du soleil, les effets sont fantastiques et rajoutent grandement à l’immersion.

Lorsque vous roulez en soirée par exemple, vous voyez les effets de halo du soleil à différents endroits du circuit au fur et à mesure que vous enchaînez les tours. Un détail, mais c’est bien connu, le diable se cache dans les détails.

Les flaques d’eau sur le tarmac sont également saisissantes de réalismes, surtout avec le Ray Tracing activé, un pur régal pour la rétine. Les courses de nuits, quant à elle, ne dérogent pas a la règle, les éclairages sont bluffants et on prend un plaisir tout particulier de piloter pieds au plancher à la lumière des phares.

La ou le bas blesse, c’est paradoxalement en plein jour. Les graphismes, notamment de la piste et des voitures, font vraiment artificiels. Le choix des couleurs manque d’un petit quelque chose qui donnerait un rendu plus réaliste en plein jour.

La modélisation extérieure des voitures est un sans-faute, l’intérieur quant à lui, laisse un petit goût d’inachevé sur certains modeles. Je trouve personnellement les intérieurs des voitures de Forza Horizon 5 mieux rendu. Pour le comparer à son plus fidèle concurrent, j’ai nommé Gran Turismo 7, je dirais que Gran Turismo 7 est un poil plus jolie en plein jour, mais Forza Motorsport 8, est largement au dessus lorsqu’il pleut, ou que vous jouez de nuit.

Autre point un peu négligé, le rendu des degats. On reste dans du très soft, vous ne finirez pas avec la voiture sans capot ou sans portière comme dans un EA Sports WRC.

Juste quelques froissement de tôles, et des rayures sur la peinture qui font plus penser a des éraflures parce que vous avez laissé votre Porsche 919 sur le parking d’un supermarché, plutôt qu’après un run sur les 24h du Mans. La série de ce côté-là n’évolue pas et c’est un peu dommage. Surtout qu’un Project cars 2 fait bien mieux de ce côté-là.

Pour clarifier, Forza Motorsport aurait pu être un sans-faute graphique, malgré cela, il reste un des plus beaux jeux de course auto actuellement, si ce n’est le plus beau. 

Simulation ou Frustration : La Mécanique de Forza à l’Épreuve

Ce Forza Motorsport 8, dispose d’un gameplay, simcade. On n’est ici pas dans une pure simulation type Asseto Corsa Competizione, mais plutôt dans un modèle hybride. Une simulation assez permissive, mais qui néanmoins se veut réaliste. Les habitués de la série ne seront pas dépaysé. Le gameplay est jouissif. Le rendu des transferts de masses, des freinages, accélération, sensation de vitesses tout est très bien rendu et on prend un réel plaisir manette en main.

Dès que vous posez les roues dans le gravier, ou dans l’herbe, la différence d’adhérence est saisissante. Les developpeurs ont fait un travail remarquable la dessus. Lorsque vous désactivez les assistances notamment le traction control, les propulsions de grosses cylindrées deviennent de vrais spécialistes du drift, surtout sur un revêtement mouillé, un vrai plaisir.

Et il faudra doser l’accélération lors des sorties de virages sous peine de devoir jouer du contrebraquage pour remettre la voiture droite.

En ce qui concerne les assistances, tout est customisable. Vous pouvez bien évidemment jouer en manuel, manuel avec embrayage, ou automatique. Le contrôle de traction, et le contrôle de trajectoire sont bien évidemment de la partie. Un petit bémol sur ce point, il est dommage de voir des véhicules anciens, tel une BMW M3 E30 disposer de telles assistances qui n’existent pas sur le véhicule en réalité. Un choix fait pour faciliter le gameplay pour les néophytes de la part de Turns 10. Comme a l’accoutumé dans la série, les réglages d’origine du joystick n’est pas bon du tout, et il faudra passer par la case réglage de la sensibilité, tout comme dans Forza Horizon. Alors qu’on en est au 8e épisode de la série, on se demande vraiment pourquoi le studio ne fait pas d’effort sur le setup par défaut. Ce n’est pas comme si la communauté de Forza ne se plaignait pas depuis des années.  

Conduite Virtuelle, Sensations Réelles?

Chaque véhicules possède un comportement diffèrent, que vous pilotiez une propulsion, une traction une AWD, la difference se fait grandement sentir. Une Porche 911 se pilotera avec son fameux sac à dos sur l’essieu arrière, tandis qu’une BMW M laissera une fume de pneus brulés en sortis de virage. Chaque pilote virtuel trouvera le volant qui lui sied. 

La différence de comportement ne s’arrête pas là, mais se fait sentir également dans les catégories des véhicules. Un proto du Mans, ou une berline de 200cv délivre des sensations diamétralement opposés. Cette différence de comportement paradoxalement, pénalisé le gameplay et le réalisme de ce Forza Motorsport, je m’explique. 

En proposant une panoplie de véhicule si vaste, et en collant un comportement diffèrent pour chaque véhicule, les développeurs ont du faire des sacrifices sur les modèles de petites classes, et cela, gache un peu le plaisir du début du jeu.

En effet, lorsque vous démarrez le mode carrière, vous vous retrouvez à conduire des véhicules peu puissant, et là, je me demande si les développeurs ont déjà conduit sur circuits ce genre de véhicules, parce qu’on est loin d’avoir un rendu réaliste. 

Lorsque j’ai démarré le mode carrière, j’ai choisi la Mustang GT et je dois dire que j’ai eu mal à ma Ford. 

La voiture ne tient pas la route, ne tourne pas, et prendre une courbe à plus de 70 Kmh fait crisser les pneus. Alors certes, une Mustang n’est pas une Ferrari 458 Spéciale, mais quand même. Il faut attendre a minima de conduire des véhicules de classes S pour avoir des vraies sensations réalistes. 

Même piloter une Porsche Cayman donne l’impression de conduire une Fiat Multipla. Sans compter les pneus d’origines de chaque véhicule, dont les développeurs ont activé le mode crissement. Il faudra passer rapidement par la case upgrade sur chaque véhicule pour avoir des gommes potables.

C’est un peu dommage et cela nous pousse a directement chercher a débloquer des véhicules de classes supérieures pour vraiment profiter du potentiel de ce Forza Motorsport 8. Malheureusement pour en arriver là, il va falloir gravir les échelons du mode carrière et permettez moi de vous dire, on a vu mieux, mais je reviendrai sur ce point plus loin.

Garage de Rêves : L’Expo Auto de Forza

Concernant le contenu, ce Forza Motorsport dispose est plutôt richement doté pour son lancement. Le jeu offre 500 véhicules, et vingt circuits tels que le magnifique Spa-Francorchamps, Suzuka, Silverstone, Mugello – le Circuit de Ferrari, Maple Valley, le Watkins Glen International ainsi que celui des 24h du Mans avec sa mythiques ligne droite des Hunaudières.

Avec les différentes variations des circuits, on se retrouve avec une cinquantaine de tracés différents ce qui laisse de quoi faire. Turns 10 a dors et déjà confirmé l’arrivée de circuits additionnels, dont Yas Marina courant novembre, et le célèbre Nordschleife et ses 21kms d’enfer vert pour Printemps 2024.

Au niveau des modes de jeu, on dispose d’un mode Free Play qui permet de creer un event a notre guise. Cela peut être juste une course, ou championnat entier en mélangeant les classes de véhicules. Ou tout simplement un mode Test Drive, ou vous empruntez un véhicule, choisissais une piste et pilotez comme bon vous semble. Pratique pour se mettre dans le bain ou essayer un véhicule.

Le Mode Rivals quant à lui est une sorte de time trial online ou vous affrontez les ghosts d’autres joueurs.

Featured Multiplayer offre des championnats online et devrait se voir proposer du contenu pour les années à venir.

Le mode Carrière devrait être celui où vous passerez le plus de temps au départ.

Il consiste en des séries d’événements façon mini-championnats mettant en avant un modèle, une catégorie ou encore une classe de bolides spécifique.

Chaque épreuve, d’une séance d’essais libres pour apprendre à nous familiariser avec la voiture et la piste. Malheureusement, il n’y a pas de qualifications, vous serez libre de choisir votre position de départ pour la course. En fonction de votre position de départ, vous gagnerez plus ou moins de crédits. Tout comme le choix de la difficulté de l’IA, ainsi que les assistances de conduite. Plus vous augmentez la difficulté, plus grand sera la récompense de fin de course.

Plus vous utilisez un véhicule, plus vous gagnez de l’XP. L’XP vous sert à débloquer des upgrades pour votre voiture, et ainsi l’améliorer. Bien que le système d’XP soit nouveau, l’upgrade des véhicules est similaire a ce qui se faisait dans les épisodes précédents.

Le tuning cosmétique est toujours aussi simpliste, un pare-chocs avant, un pare-chocs arrière, un Spoiler tuning. Dommage.

Un système d’upgrade automatique laisse l’IA optimisé l’auto avec vos crédits disponibles, plutôt pratique, car le système n’est vraiment pas intéressant.

A contrario, lorsque vous avez débloqué des pièces tels des amortisseurs racing, ou des barres stabilisatrices, vous pouvez enfin affûter les réglages de votre véhicule, et à ce moment là on se rend compte à quel point le moteur physique de ce nouveau Forza est pointu. Pour les amoureux du réglage, c’est un vrai plaisir. 

Ambiance Atmosféerique ou 4 Cylindres Boiteux ?

En ce qui concerne la partie audio, cela va encore une fois du très bon, aux beaucoup moins bon. D’une, il n’y a pas de musique lors des courses, personnellement, je trouve cela très bien, je préfère entendre la mélodie d’un V 12 qui rugit, plutôt que la musique lounge d’un Gran Turismo. Le souci par contre, c’est que certains modèles ont des sons vraiment pas représentatifs des modèles réels. Étant un fan d’Aston Martin, je suis plutôt déçu de voir que les modèles de la marque anglaise ne soit pas vraiment fidèle, tout comme certaines BMW M, et d’autres.

Cependant certain modele sont vraiment fidele, et heureusement. La sonorité si unique du V10 de la Carrera GT, ou la mélodie de la Ferrari 458 Spéciale sont excessivement bien rendu et cela donne des frissons dans le dos à chaque montée dans les tours !

Il est un peu surprenant de voir une telle disparité dans les sons des moteurs.

Quant aux bruits de collision, ils sont vraiment mauvais.

Que vous rentriez en contact avec un mur, ou un autre véhicule, rien n’est réaliste. Dommage. 

Turbo Online pour Forza

Ce Forza Motorsport propose une expérience multijoueur en ligne conçue pour assurer la longévité du jeu. Lorsque vous démarrez le mode online, vous devez prendre part à trois courses de qualification. Ces courses, bien que variées, sont généralement associées à des voitures spécifiques.

Il est crucial de réussir ces tours de qualification lors des sessions d’entraînement pour garantir une position de départ avantageuse. Une fois qualifiés, des “événements spéciaux” s’ouvrent à vous, tels que Mazda Spec, LMP, Touring car, et GT. Si certaines de ces séries demeurent constantes, d’autres évoluent, rappelant la dynamique de Forza Horizon.

Les séries Spec proposent des voitures aux performances prédéfinies, tandis que les courses ouvertes offrent la liberté de personnaliser et d’ajuster les véhicules selon certains critères de performance. Ceci permet aux joueurs d’optimiser la maniabilité, le freinage, ou la puissance de leurs voitures selon les exigences de chaque épreuve.

Votre progression dans le jeu est reflétée par votre niveau de pilote, et pas uniquement par vos exploits en multijoueur. L’indice de sécurité, quant à lui, est classé de S (le plus haut) à E. Garder un indice élevé est crucial pour un matchmaking optimal et éviter les joueurs au comportement destructeur. Votre niveau de compétence, situé entre 1 000 et 5 000, détermine avec quels joueurs vous serez associé. Ainsi, pour garantir un bon classement, il est essentiel de privilégier des courses impeccables. Un haut score de sécurité assure des courses aux côtés de pilotes sérieux, rendant l’expérience bien plus plaisante. Il est clair que Turn 10 a largement investi dans le multijoueur, avec un netcode stable et un matchmaking aux petits oignons.